Pourquoi les femmes jouissent-elles moins que les hommes?

"Au sens physiologique, l’orgasme survient au plus fort de l’excitation et reflète l’expression d’un plaisir intense."


Le désir féminin a pendant longtemps été oublié de la sexualité du couple. Considéré comme inutile à la reproduction, nombreux étaient ceux qui pensaient qu’il n’était pas nécessaire de lui accorder une attention particulière. Et lorsqu’on a commencé à s’y intéresser, on s’est rendu compte qu’on n'y connaissait finalement pas grand chose. Par ailleurs, personne ne semblait être épargné par cette ignorance, pas même les principales concernées. Il est aussi commun d’entendre des questionnements obsolètes telles que “ les femmes sont-elles vaginales ou clitoridiennes?

J’espère cependant qu’aujourd’hui, tous et toutes savent que toutes les femmes sont clitoridiennes !  Le clitoris ayant une partie interne et externe, certaines ressentent du plaisir par la stimulation externe, d’autres par la partie interne ( via le vagin).

Aujourd’hui encore, il est commun de rencontrer des hommes, des femmes ou des couples dont les connaissances sur ce qui procure du plaisir aux femmes sont très limitées. Et ces méconnaissances m'ont fait constater que nombreuses étaient celles qui avouaient être insatisfaites. Pour celles concernées, il arrive parfois qu'il s'agisse soit d'une insatisfaction qu'elles ne questionnent pas ( lui d'abord...), soit qu'elles intériorisent et qu'elles n'expriment pas. Sauf que, et je prends en témoin les centaines de couples que j’ai pu rencontrer depuis que j’exerce, l’un des premiers freins à l’épanouissement sexuel des femmes et des couples n’est autre que le manque de communication. Même quand elles savent ce qui leur fait du bien, elles sont nombreuses à ne pas oser en parler à leur conjoint ou à oser les guider lors de l’acte par peur de le blesser ou qu’il se demande où est-ce qu’elle a bien pu découvrir cela ( mais j’y reviendrai plus tard dans l’article).

Les statistiques disent que les hommes jouissent plus pendant les rapports sexuels que les femmes.

Je saisis donc l'occasion pour parcourir les raisons récurrentes qui empêchent les femmes de s'épanouir pleinement dans leur sexualité.


Se reconnecter à soi


Il est une chose que tous et toutes ne savent peut-être pas, c’est que le premier organe à procurer du plaisir, ce n’est pas la partie génitale, mais bien le cerveau ! Et oui mesdames, si votre tête est plus dans vos tâches ménagères, dans votre to-do list du lendemain, dans votre sèche-linge ou dans votre lave-vaisselle, il y a de grandes chances pour que vous ne soyez pas 100% opérationnelle pour prendre du plaisir. Je vous invite à lire mon article sur la charge mentale (https://www.conaissance.be/post/la-charge-mentale-ca-sarrete-quand).

Un des fondements d’une sexualité épanouie, c’est de pratiquer la pleine conscience. Apprendre à vivre pleinement l’instant présent passe indéniablement par le lâcher prise. Se connecter à son corps et à ses sensations, se connecter au corps de l’autre par le regard (mettez une lumière douce), le toucher, par une respiration douce et lente, autant de choses nécessaires à un plaisir garanti.



Communiquer et guider son conjoint


Stop aux tabous qui privent les femmes de ce qui leur revient de droit ! Avoir une sexualité épanouie, c’est tout aussi important que le reste. Ce n’est pas honteux, ce n’est pas mal et le sexe n’appartient pas qu’aux hommes.

Si un problème sexuel persiste dans le couple, il faut en parler.

A cet égard, j’invite souvent les couples à faire une liste avec toutes les croyances ( vraies ou fausses) qu’ils ont par rapport à la sexualité. J’en parle d’ailleurs dans mon livre “Chut, Hchouma!”. Par exemple : "je suis convaincue que la sexualité c’est uniquement pour le plaisir masculin, je suis censée jouir pendant la pénétration", etc.

L’expression “prendre son pied” est souvent utilisée pour décrire quelqu’un qui prend beaucoup de plaisir. Elle est souvent utilisée pour caractériser le plaisir sexuel. Et elle ne s'applique pas qu’aux hommes.

Le travail de sensibilisation qui consiste à permettre aux femmes de s’approprier leur sexualité fait son bout de chemin, mais elles sont encore trop nombreuses à se maintenir dans de fausses croyances.

Ce n’est pas à l’homme à donner du plaisir à sa femme, c’est à la femme à le prendre. Et pour cela, il est important qu’elle connaisse son corps et ses parties érogènes(les lèvres, le cou, la nuque, les cuisses, le bas du ventre, ou autre, en fonction de ce qui lui plait). Il est aussi important qu’elle accepte de vivre ce moment de plaisir et qu’elle accepte de rentrer dans son rôle sexuel, sans paradoxe avec celui de mère, de sœur, d’épouse, etc.


Prendre son plaisir


Lorsqu’une femme sait ce qui lui procure du plaisir, elle sait en général plus facilement guider son conjoint et l’inviter à l’une ou l’autre pratique. Et lorsqu’une femme est plus à l’aise avec sa sexualité, elle est aussi plus apte à donner du plaisir, à entreprendre certains actes de toucher, de caresses, d’effleurements durant tout le moment intime, qui rentre aussi dans le cadre de la relation sexuelle.

Bien qu’elle soit généralement centrée sur les parties génitales et sur l’acte de pénétration, elle peut tout à fait être partagée sans aucune pénétration.

Et l’une des raisons qui laissent de nombreuses femmes dans l’insatisfaction, c’est qu’elles sont nombreuses à croire que la jouissance ne s’atteint que lorsque pénétration il y a et que l’acte prend fin quand l’homme a fini de jouir. Or, cette image longtemps véhiculée par la pornographie est loin de la réalité. Une femme peut prendre du plaisir avant, pendant ou après une pénétration, et même sans pénétration, le plus important étant qu’elle passe un bon moment.

Et pour cause, les statistiques montrent que ce sont lors des relations hétérosexuelles que les couples atteignent le moins de plaisir. La raison ? Une méconnaissance mutuelle de leur corps.

En conclusion, l’orgasme féminin est important lors d’un rapport sexuel et l’atteindre repose entre autres par le fait de s'approprier les plaisirs de son corps, les découvrir, le faire savoir à son conjoint et vouloir à deux, se donner du plaisir mutuel.