La fidélité, valeur d'une ère révolue?


" Je te reçois comme époux(se), et je promets de te rester fidèle, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et la maladie, pour t'aimer tous les jours de ma vie".

Ces belles paroles d'une scène classique de mariage en plein film romantique en a déjà  fait rêver plus d'un(e) n'est ce pas? Parce que quand on se dit oui, on ne s'imaginerait pas un seul instant que ces belles promesses prononcées avec toute la sincérité du monde sur l’instant pourront un jour ne pas être respectées.

Et si nous parlions infidélité? Ce fléau qui s'abat sur de nombreuses familles, causant sur son passage tellement de tristesse, de colère et de désunion. Mais c’est aussi ce même fléau où à l’air des temps modernes, au delà de ne pas toujours savoir comment le chasser, de nombreux conjoints trompés se retrouvent désemparés ne sachant comment le gérer.

Les choses les plus graves se banalisent, les limites deviennent floues, et il semble ne plus y avoir de consensus sur la signification de l’infidélité. Commence-t-elle par un regard de séduction ou par une relation intime? Cela ne s’est-il passé qu’une fois? Est-elle en plus entachée de sentiment?  Chacun y va de son interprétation et y pose son propre cadre, quitte à déplacer les barrières toujours plus loin.

Et pourtant, certaines valeurs morales tant bien gardées se voient mises en péril.

Quand on se marie, c’est pour le meilleur et pour le pire (en espérant bien évidemment que cela soit plus pour le meilleur que le pire). On s’engage alors à préparer un cadre affectif, émotionnel et sexuel réciproque et serein. Cet espace que les deux conjoints créeront sous-entend fidélité. Bien que cette notion soit prononcée et validée par un “oui” lors d’un mariage communal ou religieux, nul ne s’aventurerait dans une union qui impliquerait de se voir trahi un jour où l’autre. Dès lors que l’on s’engage à poser un cadre de couple, que l’on se promette de rester fidèle, la nature humaine veut que l’un et l’autre se mette en confiance, sans se mettre à soupçonner tous les jours que l’un des deux pourrait aller voir ailleurs. Fort heureusement d’ailleurs, cette mise en confiance est nécessaire pour notre paix intérieure. Sans elle, rien ne se construit.

Mais parfois, il existe des signaux qui devraient alerter avant même l’engagement. Vous savez, ceux et celles qui pendant qu’ils/elles rencontraient quelqu’un pour le mariage étaient déjà en relation et qu’ils/elles omettent de le dire. Ou encore ceux qui une fois marié, reste jusqu’au petit matin à discuter par sms et qui une fois pris en flagrant délit se défendront en disant que ce n’est rien, que c’est une ancienne connaissance et qu’il n’y a pas de sentiment.

Dès lors, l’importance de poser un cadre accepté et respecté par les deux conjoints dès les premières discussions est primordial. Qu’est-ce-que pour toi l’infidélité? A partir de quel moment considères-tu que les limites ont été dépassées? Du premier regard, d’un sms échangé en plein milieu de la nuit au contenu suggestif, d’un verre pris après le boulot?

Le cadre que chacun s’impose, l’éducation et les principes ne s’accordent pas toujours sur les mêmes violons. Et pour preuve, la façon dont chacun gèrera la mixité est parfois bien différentes. Pour les uns, il n’y a aucun mal à voyager entre collègues ( hommes et femmes), pour les autres, il n’est pas même concevable de s’appeler en dehors des heures de travail ou de se retrouver seul à seul dans un bureau. Prendre le temps d’en parler avant le mariage et s’accorder sur des valeurs communes est d’autant plus important qu’elles  vous éviteront bien des conflits par la suite.

Les relations extra-conjugales sont de plus en plus nombreuses et banalisées.  Et le discours semble être moins accablant à l’égard des hommes: " mais enfin, tous les hommes regardent les jolies femmes” ou encore “ tous les hommes sont infidèles”, comme-ci c’était une norme sociale à accepter.

Bien évidemment, en plus d’en faire une généralité, intégrer de tels propos déculpabilisants à l'égard des hommes finissent par les conforter dans leur erreur, “ je suis un homme après tout, que puis-je bien y faire”. Je risque d'en décevoir plus d'un mais non, il n'y a pas de prédisposition qui légitimerait qu'un homme puisse tromper son épouse ( ni l'inverse d'ailleurs). Tout comme les femmes, ils sont tenus de respecter leur engagement, leur promesse et rien ne les déchargent d'être des hommes porteurs d'une bonne moralité.

Et si par malheur, vous découvrez avoir été trompé, ne tentez pas de préserver les faux-semblants en fermant les yeux et en gardant tout cela pour vous. Si les choses ne sont pas directement posées sur la table, tout sera prétexte par la suite pour faire payer à l’autre son infidélité. La douleur et la colère vous animeront au quotidien, et tôt ou tard, elles se manifesteront. Et puis surtout, ne laissez aucune place à la culpabilité! Même si des personnes malveillantes tenteront de vous faire croire que c’est de votre faute, qu’un homme ou une femme qui va voir ailleurs est un(e) époux(se) qui ne trouvait pas ce qu’il lui fallait au sein de son foyer, nintériorisez jamais ce genre de discours. Parce que dans n’importe quel couple, des bonnes moeurs sont à préserver et la fidélité en fait partie...